Mes fontaines en cascade verticales sont une allégorie de la vitalité et de l’environnement dans un monde submergé par l’abondance des rebuts de consommation. Le parcours tortueux que je leur dessine dans des matières récupérées font de l’eau, élément de vie par excellence, une messagère des espoirs d’un futur viable. Il est toujours fascinant de suivre les canaux tumultueux, les passages resserrés, les méandres synthétiques, les cascatelles sonores et les bouillonnements étagés.

Par ailleurs, stylistiquement parlant, je relie mon travail avec le déconstructivisme par son rejet du formalisme et l’acceptation féconde d’un aléatoire préalable, formule pour l’inopiné et le probable graduel. Ainsi, cet énoncé glané sur Wikipedia peut approcher partiellement ma proposition : « Les apparences visuelles des réalisations dans ce style sont caractérisées par une imprédictibilité stimulante et un chaos contrôlé ».

Mon Recycl’Art tient de la performance, de la recherche et de la convivialité. La réalisation de chacune de mes œuvres est exigeante. J’y fais avec énergie les coupes et les montages, mais j’ai aussi une longue expérience à faire participer les gens par un jeu de médiation culturelle. Les enjeux sociaux, environnementaux et particulièrement de la salubrité de l’eau sont au cœur de la conscientisation voulue par ces œuvres. 

Assez généralement constituées de matériaux trouvés dans les rues à Montréal, j’insiste à créer mes fontaines avec plus de 80% de récupération.