Yvon Longpré
C’est pendant mes études en arts plastiques à l’uqam que j’ai débuté ma nouvelle démarche artistique. Dès les premiers cours, je me suis donné une ligne directrice: la représentation de personnes oubliées, négligées, éclopées et les poquées. Les êtres que l’on souhaiterait souvent ne pas croiser sur notre route. C’est ainsi qu’est née une série de sculptures et de différentes oeuvres nommées »Les Exclus ».
Je travaille depuis trois ans sur trois axes qui s’entrecroisent, se rencontrent et se questionnent. Tout d’abord, mes sculptures à la forme humaine »Les Exclus » et une série de sculptures représentant des êtres à l’apparence humaine sous divers thèmes. Ensuite, des sculptures géométriques (une série d’abstractions architecturales) et finalement un travail de recherche technique sur des matériaux innovateurs ou rarement utilisés; une façon différente de présenter mes pièces.
Mes oeuvres sont principalement conçues avec des dérivés du cuivre (en feuille et en ruban), des matériaux recyclés et des lamelles d’acier (provenant des balais mécaniques des camions qui nettoyent les rues). C’est parfois par le plus grand des hasard que l’on découvre une matière prometteuse qui nous transporte dans un nouvel univers. C’est ainsi que depuis les deux dernières années, j’intégre des lamelles d’acier dans nombreuses de mes sculptures à la forme humaine et à presque toutes mes sculptures géométriques.
Mon expérience passée du travail du verre m’a amené à développer une technique personnelle pour la conception de mes pièces. J’utilise aussi les méthodes classiques de l’enrubannage, de la soudure et l’emploi de la patine. Je me réapproprie cette technique normalement utilisée pour des oeuvres en aplats et en fait des sculptures. C’est pourquoi à première vue mes sculptures semblent aussi lourdes qu’une pièce en bronze, mais il n’en est rien. Je travaille pour ainsi dire en trompe-l’oeil. Elles sont d’une légèreté surprenante, en opposition avec leur sujet qui lui est très lourd de sens.